Saint François de Sales naît dans une noble famille savoyarde. Dans sa jeunesse, il vécut une profonde crise spirituelle alors qu'il méditait la pensée de saint Augustin et de saint Thomas d'Aquin, crise qui le porta à s'interroger sur le salut de de l'âme et la prédestination de Dieu à son égard.
A vingt ans cependant, " il trouve la paix dans...l'amour de Dieu, dans un amour sans conditions, Tel est le secret de toute sa vie. Il devient évêque de Genève en 1602, alors que la ville est le bastion du calvinisme. Avec Sainte Jeanne de Chantal, il fonde l'ordre de la Visitation, caractérisé par une totale consécration à Dieu, dans la simplicité et l'humilité ;
Dans son Introduction à la vie dévote, il lance une invitation qui pouvait sembler révolutionnaire pour l'époque : " Etre tout entier à Dieu et vivre pleinement dans le monde les devoirs de son état... C'est ainsi que naît par l'appel aux laïcs l'attention portée à la consécration des choses temporelles et à la sanctification du quotidien, sur lesquels insistent le Concile Vatican II ".
Dans le Traité de l'Amour de Dieu, François de Sales y traite de l'union entre Dieu et l'homme, développant une série d'images inter-personnelles comme Dieu père et seigneur, époux et ami. "Ce traité offre une profonde méditation de la volonté humaine et une description de son parcours, du mourir pour vivre dans le total abandon de la volonté comme du bon plaisir de Dieu.
Au sommet de l'union avec Dieu...on retrouve un flux de charité qui s'étend aux attentes et aux besoins de tous".
Aujourd'hui, dans une période "en recherche de liberté, malgré violences et inquiétudes, l'actualité de ce grand maître spirituel et pacificateur a confié à ses disciples l'esprit de liberté, cette liberté véritable qui culmine dans l'enseignement total de la réalité de l'amour. Saint François de Sales est un témoin exemplaire de l'humanisme chrétien, exposé avec familiarité, à l'aide de paraboles parfois poétiques. Il y rappelle que l'homme porte en lui la nostalgie de Dieu et qu'en lui seul il est possible de trouver et réaliser la joie véritable".
Extraits d'Ecrits
Je suis vôtre Seigneur et
ne dois être qu’à Vous :
mon âme est vôtre et
ne doit vivre que par vous ;
ma volonté est vôtre et
ne doit aimer que pour Vous ;
mon amour est Vôtre et
ne doit tendre qu’en Vous.
Je Vous dois aimer comme
mon premier principe
puisque je suis de Vous ;
je Vous dois aimer
comme ma fin et mon repos,
puisque je suis pour Vous ;
je vous dois aimer comme mon être,
puisque mon être subsiste par Vous ;
je Vous dois aimer plus que moi-même,
puisque je suis tout à Vous et en Vous.
(Traité de l’Amour de Dieu, X, XI)
Dieu m’a fait la grâce de reconnaître
que je suis fait pour Lui, par Lui et en Lui.
(Lettres, CLXI)
La contemplation n’est autre chose
qu’une amoureuse, simple et permanente
attention de l’esprit aux choses divines.
(Traité de l’Amour de Dieu, VI, III)
Il ne faut pas permettre à votre esprit
de se regarder soi-même, et de se retourner
sur ses forces ni ses inclinations :
il faut ficher les yeux sur le bon plaisir
de Dieu et sur sa Providence.
(Lettres, CCCLXXXI)
Qui n’est qu’à Dieu ne se contriste jamais,
sinon d’avoir offensé Dieu.
(Lettres, DXXI)
(…) Dieu vous tient de sa main,
et ne vous abandonnera jamais.
(Lettres, CCIX)
Ô que c’est une excellente manière de prier,
que celle de contenter
de représenter simplement
ses nécessités à Notre Seigneur,
puis le laisser faire, nous tenant assurés
qu’Il y pourvoira selon ce qui nous sera
le plus convenable.
(Sermon sur les Noces de Cana, VIII)
Tenez votre cœur en charité,
c’est-à-dire supportez le prochain,
car ce support est la charité
et la charité ce support.
(Lettres, CDXIII)
La persévérance est le don le plus désirable
que nous puissions espérer en cette vie,
et lequel, nous ne pouvons avoir d’ailleurs
que de Dieu, qui seul peut affermir celui
qui est debout, et relever celui qui tombe.
C’est pourquoi il le Lui faut
continuellement demander.
(Traité de l’Amour de Dieu, III, IV)