Soirée spirituelle du 28 août

à l'église de Varennes

 Jacky BODELIN /l'Abbé HERTH

les deux textes que nous partagerons​​

​​

L’habitation de Dieu en nous !

L’incarnation historique de la deuxième personne de la Trinité ne « suffit pas » ! Il faut l’habitation de Dieu en nous ! Jésus s’incarne et s’élève à chaque mot qu’il prononce afin qu’Il entre en nous. Ce que Jésus veut, c’est dessiller nos yeux car Il est venu pour se faire connaître à nous, en nous. L’âme qui s’élève à Dieu, se met en face de Lui, Lui parle et L’écoute. Ainsi nous faisons la vérité en nous en demeurant en Lui ! La vérité, c’est le rapport à l’Être, c’est le rapport parfait, la reproduction exacte de l’Être !

​

Faire la vérité implique deux termes : Celui qui se montre pour se faire connaître et celui qui est attentif à Celui qui se fait connaître. Demeurer c’est rencontrer l’Être pour Le connaître et vivre en Lui et de Lui. Dire et faire dans l’Être de Dieu, c’est tout un ! C’est dans le néant que dire et faire peuvent différer. Dans l’Être, il n’y a qu’Être : les actes sont des paroles et les paroles sont des actes !

​

Voilà comment celui qui fait la vérité vient à la Lumière pour « demeurer en Lui » ! Quand on a beaucoup à faire, on ne voit plus passer les heures… Quand on est dans l’Être, on est comme absorbé dans l’amour du Bon Dieu connu et dans lequel on demeure.

​

C’est Dieu qui nous aime, qui nous appelle, et qui veut que nous allions à Lui non pas seulement avec les lumières de notre raison, mais avec les lumières de la raison de l’Être… En effet, Dieu est tellement plus infiniment raisonnable que nous-même, au point que croire en l’Être de Dieu pour en vivre, est en effet, très raisonnable… C’est la foi en l’Être de Dieu et des choses qui nous fait commencer à « demeurer » en Lui …

​

N’ayons pas peur des prières arides !

Il ne s’agit pas de supprimer notre inquiétude pour connaitre la paix ! Avoir la paix est une chose, sentir qu’on a la paix et la goûter en est une autre. Ce qui nous trompe, c'est notre habitude de vivre par la sensibilité et de ne croire qu'à ce que nous voyons ou sentons. Il faut nous dégager de cette confusion entre la vie vraie, qui est la vie de foi et d'amour, et les mouvements de la sensibilité, qui ne sont que l'écorce de cette Vie en Dieu !

​

N'ayons pas peur des prières arides. Notre désir de parler à Dieu et de nous unir à Lui se cache au fond de ces sécheresses qui nous crucifient, et ravit le cœur du bon Dieu. Il aime beaucoup ce langage de l'âme qui dit : « Je ne comprends rien, je ne sens rien, je ne pense à rien, il me semble être comme un morceau de bois devant Toi Seigneur ; cependant tu vois le fond de mon cœur et je ne veux que Toi ! »

​

Nous ne saurons que dans l'éternité le prix de ces demi-heures de prière distraite et peut-être sèche desséchée : c'est le vrai don de soi. Les heures difficiles sont les heures de Dieu. Il nous laisse nous débattre dans les ténèbres et l'impuissance pour nous montrer ce que nous sommes ; puis Il les remplace d'un seul coup par la clarté et la vigueur, pour nous rappeler qu'll est là et qu'Il nous aime ! « Même si je marche au milieu des ravins je ne craindrai aucun mal, parce que tu es avec moi » dit le psaume….

​

Dom Augustin GUILLERAND 1930,

Curé dans le nivernais, puis Chartreux

Commentaire sur le verbe « demeurer »

de Jésus en Saint Jean » et sur la prière