Padre Pio
(1887-1968)
Sa vie
L'Amour de Dieu
L'Abandon à Dieu
La prière
Le combat spirituel
La charité
L'espérance
La paix
La confiance en Dieu
La conversion
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"Francesco Forgione est né en 1887 dans une famille de paysans, et depuis son enfance il est animé par le désir de devenir frère. À 16 ans, il entre au noviciat de l’Ordre des Frères mineurs capucins à Morcone, et il choisit d'être appelé Frère Pio (Fra Pio). Il est ordonné prêtre en 1910. Six ans plus tard, il entre au couvent de Santa Maria delle Grazie à San Giovanni Rotondo.
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Il consacre de nombreuses heures de la journée au sacrement de la confession. Le sommet de son engagement apostolique est la célébration de la messe. Il se définit comme «un pauvre frère qui prie». «La prière, affirme-t-il, est la meilleure arme que nous avons, une clé pour ouvrir le cœur de Dieu».
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En 1948, il confesse un jeune prêtre polonais, l’abbé Karol Wotjyla, qui 30 ans sera élu au Siège de Pierre sous le nom de Jean-Paul II. Dans cet humble frère, soulignera le Pape lors de la messe de béatification en 1999, apparait l’image du Christ souffrant et ressuscité. «Son corps, marqué par les stigmates, montrait l’intime connexion entre mort et résurrection». «Non moins douloureuses, et peut-être humainement encore plus brûlantes, furent les épreuves qu’il dut supporter en conséquence, dirait-on, de ses singuliers charismes.»
Pour Padre Pio, «souffrir avec Jésus» est un don : «en contemplant la croix sur les épaules je me sens toujours plus fortifié et j’exulte d’une sainte joie», disait-il.
La vie de Padre Pio est aussi le reflet d’un engagement incessant pour alléger les douleurs et les misères de nombreuses familles. En 1956 a été inauguré la “Casa Sollievo della Sofferenza”, la “Maison du Soulagement de la Souffrance”, un pôle hospitalier d’avant-garde, que Padre Pio avait défini lors de son inauguration comme «un semis que le Seigneur réchauffera avec ses rayons d’amour».
Padre Pio meurt dans la nuit du 23 septembre 1968, à l’âge de 81 ans. Le 16 juin 2002, il sera proclamé Saint par Jean-Paul II. «La vie et la mission de Padre Pio, affirmera le Pape polonais dans son homélie, témoignent que les difficultés et les douleurs, si elles sont acceptées par amour, se transforment en un chemin privilégié de sainteté, qui ouvre vers la perspective d’un bien plus grand, remarqué seulement par le Seigneur".
Padre Pio, une vie dédiée à l'amour de Jésus,
Retour sur la vie de Padre Pio,
par le Pape François
Extraits de lettres
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Le Père Benedetto était provincial de la Province de Foggia, directeur spirituel de Padre Pio
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Le Père Agostino assura lui aussi une direction spirituelle de Padre Pio
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On note aussi dans certaines lettres, un renversement : le dirigé devint le directeur, le directeur devint le dirigé.
L'Amour de Dieu
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Mon cœur aime infiniment plus
que mon intelligence ne peut comprendre.
(De Padre Pio au Père Agostino, p. 425)
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Si une âme n’avait que le désir
d’aimer son Dieu, elle aurait déjà tout,
c’est-à-dire Dieu en personne,
parce que Dieu ne se trouve pas
là où il n’y a aucun désir de son amour.
(Du Père Agostino à Padre Pio, p. 608)
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Je sens (...) les tourments de mon âme
s’exacerber ; même quand elle s’enivre de ses conversations intimes avec Dieu,
elle souffre le martyre parce que
sa pensée se porte vers tous ceux qui
ne se soucient guère de ces
délices célestes et vers tant de
malheureux qui, par leur faute,
ne pourront jamais
y goûter de toute l’éternité.
(De Padre Pio au Père Agostino, p. 725)
​
J’ai faim, mon Père du retour
de mon Dieu en mon âme :
donnez-le-moi, rassasiez-moi de lui,
car il est ma vie et mon tout.
(De Padre Pio au Père Benedetto, p. 1190)
​
Si le Seigneur ne te donne pas
la grâce de la douceur continuelle et
permanente, c’est pour te permettre
de t’exercer à la sainte humilité.
(Du Père Benedetto, à Padre Pio, p. 1368)
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Je sais bien que personne ne peut aimer
dignement son Dieu : mais lorsque nous
faisons tout notre possible et
que nous avons confiance en lui,
pourquoi Jésus devrait-il nous rejeter ?
Ne nous a-t-il pas commandé
d’aimer Dieu de toute notre force ?
Si donc tu as tout donné et
consacré à Dieu, pourquoi craindre ?
Parce que tu ne peux rien faire de plus ?
Mais Jésus ne te le demande pas !
D’autre part, dis au bon Dieu de
faire lui-même ce que, toi tu ne peux
pas faire. Dis à Jésus : « attends-tu un
plus grand amour de ma part ?
Mais je n’en ai plus !
Donne-m’en encore et je te l’offrirai !
(Du Père Agostino à Padre Pio, p. 609)
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Oui, mon Père, l’homme est incapable
de comprendre que, lorsque le paradis
se déverse dans un cœur,
ce cœur souffrant, exilé, faible et
mortel ne peut le supporter sans pleurer.
(De Padre Pio au Père Agostino, p. 249)
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L'abandon à Dieu
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Que notre bon Dieu soit toujours béni,
car il ne sait pas employer à l’égard
de ma pauvre âme d’autre punition
que celle d’une indigestion toujours
plus grande de consolations spirituelles.
(De Padre Pio au Père Agostino, p. 571)
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Le désir d’être dans la paix éternelle
est bon, mais il faut le modérer :
mieux vaut faire la volonté de Dieu
sur la terre que jouir du paradis.
(Du Père Benedetto à Padre Pio, p. 904)
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Les âmes les plus affligés sont
les préférées du Cœur de Dieu et
tu peux être sûr qu’il a choisi
la tienne pour être celle
que son Cœur adorable a en prédilection.
C’est dans ce Cœur que tu dois
te cacher, c’est en lui qu’il te faut
épancher tes désirs
ardents, vivre les jours que la Providence
t’accordera encore puis mourir
quand cela plaira au Seigneur.
(Du Père Agostino à Padre Pio, p. 706)
​
L’âme ne le voit pas mais
le bien est en elle ;
elle le cherche avec des gémissements,
parce qu’elle ne peut pas encore le
posséder dans la perfection.
(Du Père Agostino à Padre Pio, p. 1293)
​
Je te prie donc d’être content et
de te laisser guider par la grâce divine,
afin qu’elle opère en toi
comme il plaît à Jésus.
(Du Père Agostino à Padre Pio, p. 1465)
​
Que c’est pénible de vivre du Cœur !
Il faut mourir à tout instant
d’une mort qui ne fait pas mourir,
sinon pour vivre en mourant
et mourir en vivant.
(De Padre Pio au Père Benedetto, p. 1460)
La prière
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Continuons à faire ces vœux fervents :
nous arriverons bien à fatiguer
le cœur de Dieu - pour ainsi dire -
jusqu’à leur exaucement,
que nous obtiendrons, non pas en vertu
de nos mérites, mais par
pure bonté de Dieu.
(Du Père Agostino à Padre Pio, p. 728)
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La seule intention de prière
qui compte, c’est que
la volonté de Dieu soit accomplie.
(Du Père Agostino à Padre Pio, p. 599)
​
Vous devez demander une
seule chose à Notre Seigneur : l’aimer.
Et pour tout le reste, le remercier.
(De Padre Pio au Père Benedetto, p. 1459)
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Le combat spirituel
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Il (Satan) ne peut rien contre ton âme
que Dieu tient désormais serrée fortement
contre lui et qu’il soutient
secrètement par sa grâce.
(Du Père Benedetto à Padre Pio, p. 171)
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Ne sais-tu pas que le Seigneur
est avec toi, et que l’adversaire des âmes
ne peut rien contre celui
qui a résolu d’être à Dieu ?
(Du Père Benedetto à Padre Pio, p. 184)
​
Si tu es harcelé, cela signifie que tu es
au service de Dieu ; plus tu deviens
ami et familier de Dieu,
plus la tentation s’acharnera contre toi.
(De Padre Pio au Père Benedetto, p. 191)
​
Il ne faut pas se faire d’illusions,
l’ennemi est très fort et
il ne compte pas se rendre.
Malgré la lumière que Dieu infuse
dans l’âme, celle-ci ne peut comprendre
quel danger elle court si elle ne reste pas
perpétuellement en alerte.
(De Padre Pio au Père Agostino, p. 619)
​
Celui qui vous trouble
et vous tourmente, c’est Satan,
et celui qui vous éclaire
et vous console, c’est Dieu.
(Du Père Benedetto à Padre Pio, p. 406)
​
La charité
​
Ne cessons pas de prier le Seigneur
pour deux choses : pour qu’il accroisse
en nous l’amour et la crainte ; en effet
le premier nous fera voler sur
les voies du Seigneur, et la seconde
nous fera regarder où
nous mettons les pieds ;
le premier nous montre les choses
de ce monde telles qu’elles sont,
la seconde nous démasque toute négligence.
Lorsque amour et crainte
sont intimement liés,
nous n’avons plus aucun attachement
pour les choses d’ici-bas. Les querelles,
les jalousies, n’existent plus.
Notre unique désir sur terre est de faire
plaisir à l’être aimé, et nous sentons
mourir du désir d’être aimés de lui.
Nous serions prêts à donner notre vie
si ce sacrifice nous permettait d’être
plus agréables à ses yeux.
(De Padre Pio au Père Agostino, p. 412)
​
« Désormais vous ne devez penser
qu’à l’aimer », je voulais dire par là que
désormais il est temps de laisser aller
tout souci et toute attention
qui ne soit pas Dieu et de renoncer
à tout le reste, fut-ce la vie elle-même.
(De Padre Pio au Père Benedetto, p. 1467)
​
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L'espérance
​
Une lumière bien ténue m’arrive d’en haut
pour assurer à ma pauvre âme que
tout est voulu par la providence divine
et que, les joies se mêlant aux larmes,
le Père céleste la conduit, à l’aide de secrets impénétrables, vers sa fin,
qui n’est autre que sa perfection,
l’union à son Dieu.
(De Padre Pio au Père Agostino, p. 641)
​
Qu’il plaise au Seigneur de ne pas
abandonner celui qui a placé toute
sa confiance en lui !
Ah ! Que cette espérance
ne soit jamais déçue et
que je lui reste toujours fidèle…
(De Padre Pio au Père Agostino, p. 734)
​
Il te semble que le Seigneur te détourne
sa face, qu’il ne te regarde plus ?
N’en crois rien mon enfant,
n’en crois rien.
Jésus est tout proche de toi,
jusque dans tes ténèbres,
dans tes aridités,
dans tes tourments. Si tu te sens pris
dans les ténèbres, qui te guide
pour éviter que tu ne te perdes ?
C’est Jésus. Si tu te trouves
dans la sécheresse,
qui te garde son amour ? C’est Jésus.
Si tu connais les tourments,
qui te console
de temps en temps ? C’est Jésus.
Ah ! Qu’il soit donc béni, ce bon Dieu
qui ne nous abandonne jamais !
Et Jésus ne le fera jamais…
(Du Père Agostino à Padre Pio, p. 721)
​
Vive Dieu, qui ne laisse pas longtemps
sans réconfort ceux qui espèrent
en lui et s’abandonnent à lui !
(De Padre Pio au Père Agostino, p. 916)
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On n’arrive pas au salut sans
devoir traverser une mer démontée
et toujours menaçante.
(De Padre Pio au Père Agostino, p. 938)
​
Je te supplie, ô mon Dieu,
d’être ma vie, ma barque et mon port.
(…) Je suis persuadé qu’il faut te parler
au milieu des tonnerres et des bourrasques,
qu’il faut te voir dans le buisson ardent,
au milieu des épines en feu.
Mais pour cela,
je me rends compte qu’il est nécessaire
de se déchausser et de renoncer
complètement à sa volonté propre et
à son amour propre.
(De Padre Pio au Père Benedetto, p. 949)
​
Mon Dieu, c’est pour vous que
je vogue et que je navigue ;
soyez vous-même mon guide
et mon pilote.
(De Padre Pio au Père Agostino, p. 954)
​
Vous craignez de vous perdre et
d’avoir déjà perdu Dieu et vous
me demandez où il se trouve !
Il est en vous et vous êtes en lui.
Vous êtes semblable au passager
enfermé dans la cabine du navire,
qui ne voit pas le navire et ne rend pas
compte qu’il avance. Il le sent seulement
secoué par les vibrations et il redoute
de faire naufrage et de couler
à pic au fond de la mer.
(Du Père Benedetto à Padre Pio, p. 1207)
​
Oh, mon Dieu, infuse en moi
un peu d’espérance pour que je finisse
par te refléter et te voir,
tel que tu es pour moi,
mon Dieu et mon tout, toi le Bien
de mon âme, purifié et renforcé
au creuset de ta juste rigueur !
(De Padre Pio au Père Benedetto, p. 1276)
​
Je veux espérer que la bourrasque
est finie ou, au moins, que
la lumière est venue
pour vous faire voir que vos souffrances
sont une simple épreuve
envoyée par Jésus, parce que vous
êtes trop cher à son divin Cœur !
(De Padre Pio au Père Benedetto, p. 1412)
​
Dieu attire l’âme qui est à lui et
qu’il tient en sa possession ; mais
en même temps il la repousse
parce qu’elle est encore en pèlerinage.
(Du Père Benedetto, à Padre Pio, p. 1356)
​
Au milieu des flots de
tes nombreuses tribulations,
ton âme se cramponnera toujours
à l’ancre de l’espérance.
(Du Père Agostino à Padre Pio, p. 879)
​
Une âme qui fait confiance au Seigneur
et met en lui son espérance n’a rien
à craindre. L’ennemi peut vaincre
les orgueilleux mais non
les humbles de cœur. Celui qui redoute
de se perdre ne peut l’être et
celui qui combat en fixant
son regard sur Dieu triomphera.
(Du Père Benedetto à Padre Pio, p. 590)
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Mais, mon enfant ne te décourage pas :
foi, espérance et amour pour Jésus,
car c’est par permission que Dieu agit et
il n’ira pas au-delà de
ce que Dieu a disposé,
si bien que tout se terminera
par le triomphe de Dieu et notre salut.
(Du Père Agostino à Padre Pio, p. 224)
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​
La paix
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La paix est simplicité d’esprit, sérénité,
tranquillité de l’âme, lien d’amour.
Elle est ordre et harmonie en nous ;
elle est une joie continuelle qui naît
du témoignage de
notre bonne conscience ;
c’est la sainte allégresse d’un cœur
sur lequel Dieu règne. La paix est
le chemin de la perfection.
Mieux c’est en elle
que réside la perfection et le démon,
qui connaît fort bien tout cela,
s’efforce de nous la faire perdre.
Soyons donc vigilants au moindre
symptôme de trouble ;
dès que nous nous rendons compte
que nous cédons au découragement,
tournons-nous vers Dieu
en toute confiance et
avec un abandon total.
(De Padre Pio au Père Agostino, p. 656)
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​
La confiance en Dieu
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Considère comme certain que,
lorsque Dieu nous met à l’épreuve
par toutes sortes de croix et de souffrances,
il laisse toujours dans notre cœur
un rayon de lumière qui nous permet
de garder une grande confiance en lui
et de voir son immense bonté.
(Du Père Agostino à Padre Pio, p. 616)
​
Fais davantage confiance à
la miséricorde divine, humilie-toi
devant elle et remercie Dieu de
toutes les grâces dont il te comble.
(Du Père Agostino à Padre Pio, p. 598)
​
Qu’il lui plaise de me garder constamment
tout contre son divin Cœur comme ce fut
le cas aux jours de douleur, même si
je ne l’ai pas assez compris.
(De Padre Pio au Père Agostino, p. 1105)
​
Je vous prie de me recommander à Dieu,
non pas pour qu’il me retire l’épreuve,
mais pour qu’il me donne inlassablement
la grâce de lui rester toujours fidèle.
(De Padre Pio au Père Benedetto, p. 1142)
​
La conversion
​
Mon Dieu !
Conduis-moi au repentir,
oblige-moi à une contrition
sincère et à une ferme conversion
de mon cœur à toi.
(De Padre Pio au Père Benedetto, p. 1248)