Saint Jean-Marie Vianney
Curé d'Ars (1786-1859)
Sa vie
L'amour de Dieu
Les sacrements
Les péchés
La croix dans la vie
La mort
L'enfer
Le prêtre
La miséricorde divine
La Parole
La paix
La charité
La pauvreté
La Sainte Vierge
Jean-Marie Vianney naquit dans le petit village de Dardilly le 8 mai 1786, dans une famille de paysans, pauvre en biens matériels, mais riche d'humanité et de foi. Baptisé, comme le voulait le bon usage à l'époque, le jour même de sa naissance, il consacra les années de l'enfance et de l'adolescence aux travaux dans les champs et à paître les animaux, si bien qu'à l'âge de dix-sept ans, il était encore analphabète. Mais il connaissait par cœur les prières que lui avait enseignées sa pieuse mère et il se nourrissait du sentiment religieux que l'on respirait chez lui.
Les biographes racontent que, dès sa prime jeunesse, il essaya de se conformer à la divine volonté même dans les tâches les plus humbles. Il nourrissait dans son âme le désir de devenir prêtre, mais il ne lui fut pas facile de le satisfaire. Il parvint en effet à l'ordination sacerdotale après de nombreuses adversités et incompréhensions, grâce à l'aide de sages prêtres, qui ne s'arrêtèrent pas à considérer ses limites humaines, mais surent regarder au-delà, devinant l'horizon de sainteté qui se profilait chez ce jeune homme véritablement singulier.
Ainsi, le 23 juin 1815, il fut ordonné diacre et le 13 août suivant, prêtre. Enfin, à l'âge de 29 ans, après de nombreuses incertitudes, un certain nombre d'échecs et beaucoup de larmes, il put monter sur l'autel du Seigneur et réaliser le rêve de sa vie.
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Dans le service pastoral, aussi simple qu'extraordinairement fécond, ce curé anonyme d'un village isolé du sud de la France parvint si bien à s'identifier à son ministère, qu'il devint, également de manière visible et universellement reconnaissable, alter Christus, image du Bon Pasteur, qui à la différence du mercenaire, donne la vie pour ses brebis
(cf. Jn 10, 11). (…)
Son existence fut une catéchèse vivante, qui trouvait une efficacité toute particulière lorsque les personnes le voyaient célébrer la Messe, s'arrêter en adoration devant le tabernacle ou passer de longues heures dans le confessionnal.
Au centre de toute sa vie, il y avait donc l'Eucharistie, qu'il célébrait et adorait avec dévotion et respect. Une autre caractéristique fondamentale de cette extraordinaire figure sacerdotale, était le ministère assidu des confessions. Il reconnaissait dans la pratique du sacrement de la pénitence l'accomplissement logique et naturel de l'apostolat sacerdotal, en obéissance au mandat du Christ.
A bien y regarder, ce qui a rendu saint le curé d'Ars a été son humble fidélité à la mission à laquelle Dieu l'avait appelé ; cela a été son abandon constant, empli de confiance, entre les mains de la Providence divine. Il a réussi à toucher le cœur des personnes non en vertu de ses dons humains, ni en s'appuyant exclusivement sur un effort, même louable, de la volonté, il a conquis les âmes, même les plus réfractaires, en leur communiquant ce qu'il vivait de manière intime, à savoir son amitié avec le Christ. Il fut "amoureux" du Christ, et le vrai secret de son succès pastoral a été l'amour qu'il nourrissait pour le Mystère eucharistique, annoncé, célébré et vécu, qui est devenu amour pour le troupeau du Christ, les chrétiens et pour toutes les personnes qui cherchent Dieu.
L'enseignement que continue de nous transmettre le saint curé d'Ars à cet égard est que, à la base de cet engagement pastoral, le prêtre doit placer une union personnelle intime avec le Christ, qu'il faut cultiver et accroître jour après jour. C'est seulement s'il est amoureux du Christ que le prêtre pourra enseigner à tous cette union, cette amitié intime avec le divin Maître, qu'il pourra toucher les cœurs des personnes et les ouvrir à l'amour miséricordieux du Seigneur. C'est seulement ainsi, par conséquent, qu'il pourra transmettre enthousiasme et vitalité spirituelle aux communautés que le Seigneur lui confie.
Pensées du Saint Curé d'Ars
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L'amour de Dieu
​
Il y a deux choses pour s’unir avec
Notre Seigneur et pour faire son salut :
la prière et les sacrements.
Tous ceux qui sont devenus saints
ont fréquenté les sacrements et
ont élevé leur âme à Dieu par la prière.
(Monnin II – 534)
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Ne vous effrayez pas de votre fardeau,
Notre Seigneur le porte avec vous. (Monnin II, 552)
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Jésus-Christ se montre…
prêt à faire notre volonté
si nous commençons à faire la sienne.
(Azun de B. Biographie 436)
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Si on disait aux damnés :
pourquoi êtes-vous en enfer ?
Ils répondraient :
pour avoir résisté au Saint Esprit.
Et si l’on disait aux saints : pourquoi
êtes-vous au ciel ? Ils répondraient :
pour avoir écouté le Saint Esprit.
(Monnin II 457)
​
Une âme qui possède le Saint-Esprit,
goûte une saveur dans la prière,
qui fait qu’elle trouve toujours
le temps trop court ;
elle ne perd jamais
la sainte présence de Dieu.
Son cœur devant notre bon Sauveur
au Saint Sacrement est
un raisin sous le pressoir. (Esprit 81)
​
Le seul bonheur que nous ayons
sur la terre, c’est d’aimer Dieu
et de savoir que Dieu nous aime.
(Esprit 304)
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Le Bon Dieu tend la main et
donne sa grâce à ceux qui
la Lui demandent.
(Sermons "Ivrognerie III" 342)
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Nous sommes comme des petits-enfants,
nous ne savons pas marcher
dans le chemin du ciel, nous chancelons,
nous tombons, si la main du Bon Dieu
n’est pas toujours là pour nous soutenir.
(Philosophe 148)
​
Disons chaque matin :
« Tout pour vous plaire,
ô mon Dieu !
Toutes mes actions avec vous ! »,
(Monnin II – 574)
​
Si vous êtes dans l’impossibilité de prier,
cachez-vous derrière votre bon
ange gardien, et chargez-le
de prier à votre place. (Esprit 125)
​
C’est dans la solitude que Dieu parle.
(Monnin, II, 274)
​
Le Bon Dieu aime à être importuné.
(Viret, Annales, 1942, 175)
​
Mon Dieu, faites-moi la grâce de
vous aimer autant qu’il est possible
que je vous aime.
(Serm. « 1er commandements », III, 48)
​
Il est impossible que le Bon Dieu
puisse nous refuser ce que nous
lui demandons par la prière.
(Sermons « prière », II, 59)
​
L’homme est un pauvre qui a
besoin de tout demander à Dieu.
(Steph. Dubouis, P.O., 1234)
​
Que ne puis-je voir tous les hommes
occupés seulement à vous aimer intérieurement,
quoique occupés chacun extérieurement
à leurs affaires respectives.
(Azun de B. Biographie 529)
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Les sacrements
​
Dès qu’une personne fréquente
les sacrements, le démon perd
toute sa puissance.
(Sermons, « Persévérance », II 36)
​
Les sacrements nous donnent
tant de force pour persévérer
dans la grâce de Dieu, que jamais
l’on n’a vu un saint
s’éloigner des sacrements
et persévérer dans l’amitié de Dieu.
(Sermons, « Persévérance », II 35)
​
Le Bon Dieu ne bénit pas les unions
où il n’a pas été consulté.
(Voix du Bon Pasteur, 1860, 152)
​
Les péchés
​
Si vous aviez un vrai désir de
mener une vie plus chrétienne,
ne verrait-on pas au moins
quelque petit changement
dans votre manière de vivre.
(Sermons « Confession Pascale », II, 7)
Trois choses sont absolument nécessaires
contre la tentation :
la prière pour éclairer,
les sacrements pour nous fortifier et
la vigilance pour nous préserver.
(Monnin, II, 475)
Le démon ne tente que les âmes
qui veulent sortir du péché et celles
qui sont en état de grâce.
Les autres sont à lui,
il n’a pas besoin de les tenter.
(Monnin, II 478)
​
La croix dans la vie
​
Hélas ! Les pauvres infidèles,
qui n’ont pas le bonheur de connaître
Dieu et ses amabilités infinies,
ont les mêmes croix que nous,
mais ils n’ont pas les mêmes consolations.
(Monnin II 463)
​
Les saints ne se plaignent jamais. (Monnin I, 471)
​
Toutes les fois que nous pouvons
renoncer à notre volonté
pour faire celle des autres,
lorsqu’elle n’est pas contre la loi de Dieu,
nous acquérons de grands mérites
qui ne sont connus que de Dieu seul.
(Monnin, II 657)
La mort
​
La mort, c’est
l’union de l’âme avec Dieu.
(Monnin, II 666)
​
Les bons chrétiens ne meurent point,
ils avancent chaque jour
d’un pas vers le paradis.
(Voix du Bon Pasteur, 1860 121)
​
Le jugement, bien loin de jeter
le chrétien dans le désespoir,
ne fait que le consoler. Il va trouver non
un juge sévère, mais
son père et son sauveur.
(Sermons « Vérités Eternelles, I 26)
​
Nous rendons compte à Dieu de
tous les instants qu’il nous a accordés.
(Pertinand P.O. 368)
L'enfer
​
Quand nous nous lassons de la prière,
allons à la porte de l’enfer,
voyons ces pauvres damnés qui ne peuvent plus
aimer le Bon Dieu.
(Monnin P.O. 1117)
​
Je demande au Bon Dieu de
me faire souffrir tout ce qu’il voudra,
mais au moins qu’il me fasse la grâce de n’être pas damné.
(Cath. Lassagne, P.O. 487)
Le prêtre
​
Si on avait la foi, on verrait Dieu
caché dans le prêtre comme une lumière
derrière un verre,
comme un vin mêlé d’eau.
(Monnin, I. 432, Esprit, 119)
​
Si nous n’avions pas le sacrement
de l’Ordre, nous n’aurions pas
Notre Seigneur.
Qui est ce qui l’a mis là, dans le tabernacle ? Le prêtre.
Qui est-ce qui a reçu notre âme
à son entrée dans la vie ? Le prêtre.
Qui l’a nourri pour lui donner la force de
faire son pèlerinage ? Le prêtre.
Qui la préparera à paraître devant Dieu,
en lavant cette âme pour la dernière fois
dans le sang du Christ ? Le prêtre, toujours le prêtre.
Et si cette âme vient à mourir,
qui lui rendra le calme et la paix ?
Le prêtre.
(Monnin, II – 452)
​
Le prêtre ne se comprendra
bien que dans le ciel.
(Monnin P.O. 1090)
​
Le prêtre doit toujours être prêt
à répondre aux besoins des âmes.
(J.M. Chanay – P.O. 694)
​
Lorsqu’on veut détruire la religion,
on commence par attaquer le prêtre.
(Monnin II 453)
​
Si vous voulez convertir votre diocèse,
il faut faire des saints de tous vos curés.
(Monnin, II – 274)
​
Oh ! Que c’est malheureux,
un prêtre qui n’est pas intérieur !...
mais pour cela il faut la tranquillité,
le silence, la retraite.
(Monnin II 273)
​
Le sacerdoce est une charge si lourde
que si le prêtre n’avait pas la consolation
et le bonheur de célébrer la sainte messe,
il ne pourrait pas la supporter.
(Belvey, P.O. 205)
​
La miséricorde divine
​
Pour recevoir le sacrement de pénitence,
il faut trois choses :
la Foi qui nous découvre Dieu
présent dans le prêtre,
l’espérance qui nous fait croire que
Dieu nous donnera la grâce du pardon,
la charité qui nous porte à aimer Dieu
et qui met au cœur le regret
de l’avoir offensé.
(Catéchisme Germain, Annales, 1915, 343)
Il n’y a rien qui offense tant le Bon Dieu
que de désespérer de sa miséricorde.
(Voix du Bon Pasteur, 1860, 186)
La Parole
​
Quel que soit le prêtre,
c’est toujours l’instrument
dont le Bon Dieu se sert
pour distribuer sa Parole.
(Monnin, I 355 – Esprit 101)
​
Je pense souvent que le plus grand
nombre des chrétiens
qui se damnent, se damnent
faute d’instruction.
(Esprit 103)
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Il faudrait s’appliquer tous les jours
à une lecture pieuse,
tout comme on s’applique
à prendre ses repas.
(Azun de B. Biographie)
La paix
​
De tous les plaisirs du monde,
rien n’est comparable à cette paix
délicieuse que Dieu répand dans l’âme
de ceux qu’il aime.
(Voix du Bon Pasteur, 1861, 12)
​
Il n’y a d’heureux en ce monde
que ceux qui ont le calme de l’âme,
au milieu des peines de la vie,
ils goûtent la joie des enfants de Dieu.
(Esprit 197 – Monnin I 453)
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Tant que vous n’aimerez pas votre Dieu,
vous ne serez jamais contents :
tout vous accablera, tout vous ennuiera.
(Sermons « Fête-Dieu, II 135)
​
La charité
​
La parole humaine est chargée d’unir.
(Seigneur, Annales, 1912, 298)
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Dieu ne permettra pas qu’on perde
la Foi en travaillant à la procurer
aux autres.
(J.M. Chanay, P.O. 700)
​
Les paroles peuvent persuader mais
les exemples entraînent.
(Sermons « Devoirs des parents », IV 377)
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Les ennemis nous rendent
un grand service parce qu’ils nous font
mériter davantage en les aimant.
(Toccanier P.O. 140), p. 291.
​
Comment pourrions-nous vouloir
du mal à notre prochain,
en pensant que le Bon Dieu,
lui, dont la bonté infinie, considère,
lit et écoute tous les mouvements
de notre cœur ?
(Sermons « Anges Gardiens », IV, 127)
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Les enfants qui n’ont pas une mère chrétienne
sont bien à plaindre.
(Ctesse des Garets, P.O. 941)
​
La vertu passe du cœur des mères
dans le cœur des enfants qui font volontiers
ce qu’ils voient faire.
(Monnin 115)
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Ne jamais châtier vos enfants
le moment que vous êtes en colère,
et toujours attendre
que vous soyez calme.
(Sermons », Devoirs des Parents, III, 389)
​
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La pauvreté
​
Pour beaucoup recevoir,
il faut beaucoup donner.
(J.M. Chanay, P.O. 708)
​
Il est plus doux de donner
que de demander.
(Toccanier P.O. 115)
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Mon secret est bien simple,
c’est de tout donner
et de ne rien garder.
(Monnin II 622)
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Nous devons soigner les biens
que la divine Providence a bien voulu
nous donner, mais ne pas y attacher
notre cœur, de peur d’oublier le Bon Dieu….
(M. Givre « Ars » 95)
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Restez dans la simplicité.
Plus vous resterez dans la simplicité,
plus vous ferez du bien.
(Sermons « 1er commandement », III, 26)
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La Sainte Vierge
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Si vous l’invoquez lorsque vous êtes tentés,
cette mère si pleine de tendresse viendra
tout de suite à votre secours.
(Catéchisme Germain, Annales 1916, 270)
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Les tentations n’ont aucune prise
sur un chrétien dont le cœur est véritablement
dévoué à la Très Sainte Vierge Marie.
(Heures catholiques, 523)
​
J’ai si souvent puisé à cette source
(le cœur de la Très Sainte Vierge)
qu’il n’y resterait plus rien depuis longtemps,
si elle n’était pas inépuisable…
(Monnin II 589)